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L'Infolettre de France Univers

Infolettre n°39 - mai 2012

23 Mai 2012 , Rédigé par France Univers Prom Publié dans #Information culturelle

Correspondance Paulhan-Jouhandeau l Marché de la Poésie

Fête de la Courtoisie l Nimier l Mirbeau l Montherlant

*       Le jeudi 31 mai , à 18 heures, à la Libraire Gallimard :15, bd Raspail 75007 Paris, conférence de M. Jacques Roussillat sur la Correspondance Paulhan-Jouhandeau 1921-1968, qui vient de paraître aux Éditions Gallimard (Coll. "Les Cahiers de la  NRF"). dans une édition établie, présentée et annotée par lui-même.

*       Le président de l’ASALA le poète Daniel Ancelet nous avertit de la tenue à Paris du Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice, du 14 au 17 juin inclus  où il partage un stand avec les Amis de Jean Berthet. Renseignements : 01.48.28.30.60 et jeanberthetpoete@free.fr

*       La Fête du Livre de Radio Courtoisie aura lieu le 24 juin de 11 h à 19 h à l’Espace Champerret : 1, place de la Pte de Champerret, 75017. . Métro : Pte de  Champerret. RER C : Pereire. Entrée 5 €. Gratuite sur présentation de la carte d'auditeur et pour les moins de 27 ans. Au comptoir de « Français, mon beau souci » seront présents à différents moments de la journée pour signer leurs livres les auteurs précédemment reçus autour des micros : Anca Visdei, J. Vebret, J.-P Colignon, Renée Bonnot (Meurtre au cinéma forain), A. Eibel, Y. Montenay, A. Berenboom…

*       La prochaine émission de Français, mon beau souci, intitulée « Prélude à la Fête », recevra plusieurs des auteurs précités, et Alfred Eibel y représentera Alain Berenboom (retenu en Belgique) pour parler notamment de son savoureux roman policier la Recette du pigeon à l’italienne (Genèse Ėd.) 1ère diffusion lundi 4 juin de 10 h 45 à 11 h 45.

*       Pour début juin,  La Table Ronde annonce deux parutions à signaler particulièrement : En remontant le Boulevard de Jean-Paul Caracalla, petite histoire des grands boulevardiers de la Belle Ėpoque croisés sur le trajet du célèbre Madeleine-Bastille ; et le Palais de l’Ogre, réunissant deux textes sur Versailles de Roger Nimier, dont celui qu’il écrivit en 1958 avec Gaxotte et Jacques Perret pour une collection fameuse des Ėd. Sun (qui compta auss deux irremplaçables albums sur Venise et la Grèce commentés tant par Lacretelle que par Cocteau, Fraigneau, Déon).

*       Reprise pour deux représentations, suivies du « verre de l’amitié », du succès de François Mougenot, interprété par l’auteur et son frère Jacques (qui ne dort pas, loin de là !) : la Fourmi et la Cigale, c’est-à-dire « la Cigale et la Fourmi » à la manière de… Molière, Racine, Hugo, Feydeau, Pagnol, Audiard, etc. Plus d’une heure d’humour exquis, sans lourdeur ni vulgarité : une denrée devenue rare. Les 4 et 5 juin à 20 h, au Salon Michelin – 47, rue Ampère 75017. Réservation (indispensable) :  contact@jacquesmougenot.com

*       Le Théâtre du Marais, coffret qui abrita longtemps les petits joyaux mis en scène par Jacques Mauclair, nous rappelle aujourd’hui qu’Octave Mirbeau, écrivain sanguin et féroce de la trempe des Béraud et des Léon Daudet, eut aussi des points communs avec Jules Renard : l’enfant mal aimé se raconte dans les Souvenirs d’un pauvre diable, monologue non écrit pour le théâtre mais adapté, pour deux comédiens jouant plusieurs rôles, par Anne Revel-Bertrand qui en signe aussi la mise en scène, simple et efficace. À ne pas manquer, chaque dimanche à 15 h jusqu’au 17 juin. 01 45 44 88 42. theatredumarais@hotmail.fr

*       Vient de paraître : Montherlant aujourd’hui, vu par 15 écrivains et hommes de théâtre, titre complet de l’ouvrage collectif dirigé par Christian Dedet pour marquer le 40e anniversaire du suicide de l’écrivain, qui administrait ainsi la preuve que le stoïcisme romain n’était pas chez lui une affectation littéraire. Outre Dedet lui-même, ce livre, publié aux Ėd. de Paris, rassemble une nouvelle génération et quelques « anciens » : Philippe Alméras, Pierre Duroisin, Christopher Gérard, P.-V. Guitard, Jean-Luc Jeener, Dominique Leverd, Christophe Malavoy, H. de Meeeûs, Michel Mourlet, Bernard Quiriny, Frédéric Saenen, Philippe de Saint-Robert, Romaric Sangars

*       On a trouvé dans la boite : l’Islam chez lui chez nous, pénétrante analyse par Norbert Multeau de l’insolubilité de la pratique musulmane dans la société occidentale, préface de Péroncel-Hugoz (L’Æerncre). Jean Bourdier, un gentleman français, documents et hommages au critique et traducteur disparu (Dualpha). L’Oubli, la trace, poèmes de Jacques Sommer (Alexipharmaque). Hôtel de la solitude, réédition d’un roman de René Laporte (1905-1954), grand talent méconnu à qui Le Dilettante donne une seconde chance. Dictionnaire des mouvements artistiques et littéraires 1870-2010 par A. et O. Virmaux (Le Félin). Une volonté française, essai en forme de dictionnaire d’Albert Salon, préfacé par Claude Hagège (Glyphe). Le Comte Léon, bâtard infernal de Napoléon, par Joseph Vebret (Ėd. du Moment). Tous ces ouvrages ont fait ou feront l’objet d’une recension dans l’émission Français, mon beau souci.

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Le Dernier Café où l'on cause

20 Mai 2012 , Rédigé par France Univers Prom Publié dans #Information culturelle

Publié dans le numéro 51 (avril 2012) de Service Littéraire

 

 

La vie parisienne

Le dernier café où l’on cause

 

Par Michel Mourlet

  

 

   On se retrouvait au Bœuf sur le toit, puis ce fut aux Deux Magots. Dans les années 50, des conciliabules de rapins enfumaient encore de leurs pipes le Dôme, à Montparnasse. La gent de plume, celle du pinceau ont déserté ces brasseries bruyantes, ces cabarets où des poètes à lavallière venaient en écouter d’autres souffler dans leur mirliton. Réserver une table chez Lipp, aujourd’hui, n’a rien de commun avec ces réunions chaleureuses. Il faut croire que la société moderne a beaucoup évolué depuis les « bottes vernies » de Baudelaire, et même après la trompette de Boris Vian.

   Pourtant, un lieu assez magique, un pavillon polygonal entièrement vitré, a depuis peu pris le relais, dans un parc semblable à une coquille ensablée, bâillant le souvenir d’une perle , –  un palais anéanti par la bêtise humaine. Nous sommes au jardin des Tuileries, hérissé de tiges d’eau sur le grand bassin, vibrant d’ailes et de feuilles, aux pelouses traversées de lents fantômes à perruque. Changés en statues, peut-être pour n’avoir pas empêché l’incendie criminel, Pomone et Vertumnus, dieux secondaires mais chargés de mystères par Ovide, ouvrent le chemin qui, du bassin, mène au Café Renard.

   Ressuscité au début du XXe siècle, ce café tient son nom d’un ancien valet de l’évêque de Beauvais, qui avait reçu d’Anne d’Autriche l’autorisation de bâtir un restaurant dans le Jardin royal. Ce fut un rendez-vous de « nouvellistes », ainsi qu’on appelait parfois les gazetiers.

    On y rencontre à nouveau des journalistes, la muse des Éditions Léo Scheer : Julia Curiel, des écrivains : Sarah Vajda la biographe de Barrès, Michel Déon, Gabriel Matzneff, Christian Dedet, le Bruxellois Christopher Gérard, fleuron de l’Âge d’Homme, des éditeurs : Monique de Montremy (Les Cygnes),  Alice Déon (La Table Ronde), Caroline Levesque, Guillaume Zorgbibe (Le Sandre), l’historien et critique Antoine de Baecque, des gens du spectacle : Daniel et Alexandra Royan  régnant naguère sur le Théâtre de Saint-Maur, la cantatrice et musicologue Sylvie Oussenko, Pierre Londiche entre deux solos poétiques, quelques piliers du groupe Valeurs Actuelles : Christian Brosio, Arnaud Guyot-Jeannin et très souvent Alfred Eibel, bien connu des lecteurs de Service littéraire. Et puis le « photographe des écrivains » Louis Monier… J’allais omettre les peintres, telle la jeune Ėmilie Teillaud, plus connue aux Ėtats-Unis qu’à Paris où l’on préfère souvent les suiveurs aux pionniers. La place me manque et j’en oublie, habitués ou de passage. Le seul point qui les réunit est la pratique d’un registre différent. Ils ne marchent pas dans l’ornière avec le gros de la troupe. Ils n’embouchent pas le porte-voix du Discours unique, qui leur ôterait l’envie de se retrouver, puisque dîner entre soi dans les casernes de la Culture, c’est aller à la soupe avec tout le monde. Discutant ferme, ils repeignent la planète aux couleurs de leurs désirs comme autrefois au Chat Noir, au Lapin Agile ou au Flore. Vous l’avez compris : le Café Renard abrite une Académie informelle et secrète, ouverte à tous mais extrêmement sélective. On y lit encore sur le sable la trace fraîche des pas d’Ėric Rohmer et d’André Fraigneau ; outre Le Nôtre, on voit passer sous les marronniers les ombres de Martinet, de Judrin, d’Yves Martin, de Parvulesco ;  plus de poètes maudits que d’imposteurs médiatisés  et moins de pseudo-philosophes que d’authentiques écrivains.

 

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